Une délégation de l’Institut Eco-Conseil (IEC) était en mission à Alger en juin dernier. L’objectif ? Officialiser un partenariat en vue du lancement d’une formation d’éco-conseillers en Algérie, plus grand pays du bassin méditerranéen et d’Afrique !
Soutenue par Wallonie-Bruxelles International pour une durée de 3 ans, cette collaboration née entre l’Institut Eco-Conseil et le CNFE (Conservatoire National des Formations à l’Environnement algérien) a pour ambition de mettre en place un programme de formation professionnelle, basé sur le référentiel de formation « éco-conseil » tel qu’utilisé en Belgique, en France et au Quebec. Et à terme, certifier des éco-conseillers algériens.
Traduire les enjeux environnementaux globaux sur le terrain
Concrètement, l’expertise apportée par l’IEC se traduira notamment par de l’ingénierie de la formation, des bourses d’échanges pour la formation de formateurs, d’échanges de formateurs pour la mise en œuvre de certains modules ou encore l’organisation de réunions ou d’événements divers destinés à créer et faire vivre un réseau d’échanges international.
« Nous comptons beaucoup sur ce partenariat » nous explique Mr El Aieb Directeur Général de l’environnement et du développement durable du Ministère de l’environnement et des énergies renouvelables algérien (MEER) . « L’éco-conseiller joue un rôle d’interface précieux entre les politiques publiques et les citoyens. Son approche nous permettra de mieux saisir les enjeux environnementaux globaux et de mieux pouvoir les traduire sur le terrain ».
Monsieur Benthahar, Directeur général du CNFE, souligne également l’importance que revêt ce projet y voyant une opportunité de « concrétiser les politiques environnementales et de développement durable au niveau local ».
Un comité de pilotage en charge du suivi et de la mise en œuvre du projet a par ailleurs été mis sur pied. Il est constitué de l’Institut Eco-Conseil, des représentants du CNFE ainsi que du Ministère de l’environnement algérien.
Sortir de nos frontières et faire profiter d’autres pays de toute l’expérience acquise en Belgique pendant près de 30 ans
Augustin Joiris, Directeur de l’Institut Eco-Conseil
Pour Augustin Joiris, Directeur de l’Institut Eco-Conseil, ce partenariat s’inscrit dans le prolongement naturel de la raison d’être de l’IEC : « Remplir notre mission vis-à-vis des enjeux environnementaux globaux, cela passe aussi par sortir de nos frontières en faisant profiter d’autres pays de toute l’expérience et des outils performants acquis en Belgique pendant près de 30 ans. C’est aussi une fierté pour nous ».
L’Institut Eco-Conseil a en effet pour ambition de longue date de stimuler une coopération du métier à l’international. Outre une présence en Algérie, des collaborations sont également nées en Tunisie, au Burkina Faso et devraient prochainement voir le jour au Sénégal et en Guinée.
Ces dernier mois, les échanges avec ses structures sœurs au Canada et au Quebec, Strasbourg France se sont d’ailleurs intensifiés, se concrétisant par la création du projet RECI – le Réseau Eco-Conseiller International. Ce réseau ayant pour objectif de renforcer les collaborations, susciter les synergies et mutualiser les forces du métier d’éco-conseiller. In fine, augmenter la capacité d’agir pour accélérer la transition socio-écologique aux échelles locales, nationales et internationales.
Et Tarek Nefzi, chargé de mission développement international à l’IEC, d’ajouter : « Il y a à l’international une grande demande d’outils et de méthodes concrètes pour accompagner le changement en matière de changement climatique. L’environnement n’a pas de frontière ! De plus, c’est très important pour l’IEC car cela nous permet de rester en contact avec d’autres réalités de terrain ».
Vers la constitution d’un pôle de formateurs algériens
Cette mission avait pour but également d’identifier et d’accompagner une vingtaine de candidats et constituer un premier pôle de formateurs algériens; dix candidats sélectionnés sur le volet pour piloter les différents modules de la future formation d’éco-conseillers algérienne (gestion de projets, accompagnement du changement, communication environnementale…). La sélection des candidats est en cours de finalisation, une tâche délicate tant les profils des candidats présentés sont de qualité et d’une grande diversité (ingénieurs, experts en déchets industriels, biodiversité, écologie animale, océanographes, droit de l’environnement ou encore marketing…).
Trouver des solutions, adaptées, applicables et efficaces, malgré la complexité des problèmes environnementaux
Souad, candidate formatrice algérienne
Des profils riches, tous porteurs de convictions et d’envies fortes d’agir pour l’environnement de leur pays, comme nous le partage Souad : « Voyez nos magnifiques paysages ! Nous avons des éco-systèmes qu’on ne trouve pas ailleurs, ce sont de véritables trésors à préserver ! ».
« Le métier d’éco-conseiller est une opportunité de faciliter la tâche des décideurs algériens » ajoute Souad. « Je veux acquérir la capacité de rassembler et d’impliquer dans les processus de décisions tous les acteurs concernés par une problématique. Je veux pouvoir trouver des solutions adaptées, applicables et efficaces, malgré la complexité des problèmes environnementaux ».
Les 10 candidats sélectionnés suivront un cursus de formation spécifique dont la première étape se déroulera en Belgique en février 2020. Avec 1341 communes, le potentiel en Algérie est grand, à la hauteur des enjeux climatiques qui n’ont pas de frontière. « Je suis confiante pour notre avenir. Sans volonté, on ne peut rien faire, mais quand il y a la volonté, tout est possible ! », conclut Malika, enthousiaste. Une volonté dont fait indéniablement preuve l’Algérie en concrétisant ce projet pionnier pour le pays, plus grand pays du continent africain. Et un enthousiasme contagieux !
Contacts/infos: Tarek Nefzi
(Institut Eco-Conseil) à la clôture de la mission (juin 2019)